La DRAC à la manœuvre pour restaurer les hauts-reliefs du cloître de Sainte-Anne d’Auray

Mis à jour le 19/04/2018

L’œuvre d’art unique par ses dimensions et par la qualité de sa sculpture, redécouverte depuis peu après des années d’abandon, reprend vie grâce à l’action de partenaires et au travail d’orfèvre d’artisans locaux.

Oubliées, brisées, usées…
C’est en effet, à l’occasion des travaux de restauration du cloître protégé au titre des monuments historiques en 1991, que les quatorze stations du chemin de croix du cloître de Sainte-Anne d’Auray ont été démontées puis stockées dans un champ sans protection, offertes ainsi aux intempéries et à la rouille durant des années. Le bilan du chantier de l’époque prévoyait pourtant la nécessité de les restaurer et de les repositionner dans le cloître.

Récemment la municipalité de Sainte-Anne d’Auray, soucieuse d’entretenir son patrimoine, a récupéré les quatorze stations laissées à l’abandon pour les entreposer dans un endroit protégé et s’est rapprochée des services de la DRAC direction régionale des affaires culturelles (conservation régionale des monuments historiques et unité départementale de l’architecture et du patrimoine du Morbihan) pour engager sa restauration.

Unique en France et peut-être même en Europe
Réalisée entre 1900 et 1904 par les ateliers des sculpteurs statuaires, Henri Bouriché et Pierre Rouillard situés à Angers (fermés en 1962) et le fondeur Gaston Chapal, propriétaire des fonderies de Kerloc à Auray, l’oeuvre d’art en question est unique par ses dimensions et par la qualité de sa sculpture. Chaque station mesure 2,20m par 2m et pèse 600 kg. Les 14 stations de ce chemin de croix participent à la dimension votive du sanctuaire, éléments-clés dans le déroulement du grand-pardon de Sainte-Anne, plus grand pèlerinage de Bretagne et deuxième pèlerinage de France après Lourdes.

Un travail partenarial et le savoir-faire des artisans locaux
Une première station restaurée de ce chemin de croix, la n°XI, a été dévoilée le 12 avril dernier à tous les partenaires du projet réunis dans l’atelier de ferronnerie d’art Bournigal* à Pleucadeuc (56).

Mgr Centène, évêque de Vannes, Alain Launay, maire de Pleucadeuc, André Guillevic, recteur de la basilique de Sainte-Anne d’Auray, Bruno Belliot, directeur de l’académie de musique et d’art sacré, Laure d’Hauteville, cheffe par intérim de l'Unité Départementale de l'Architecture et du Patrimoine du Morbihan ont ainsi pu découvrir le résultat d’une centaine d’heures de travail de Philippe Bournigal, de l’atelier Bournigal et de Vincent Cherel, de l’atelier CoRéum de Bieuzy-les-Eaux (56), respectivement en charge de la ferronnerie d’art et de la restauration d’objets d’art.

Ce sont plus particulièrement Brendan Le Guyader (en photo), jeune ferronnier d’art, de l’atelier Bournigal, et Solenn Gourvès, peintre-restauratrice de l'atelier CoRéum, qui ont œuvré à la remise en état de la structure et de la peinture de la station.

La DRAC direction régionale des affaires culturelles Bretagne et la mairie de Sainte-Anne d’Auray ont pu également, à l’occasion de cette présentation, valider le protocole qui servira à la restauration des treize autres stations du chemin de croix. La DRAC direction régionale des affaires culturelles Bretagne a pris en charge à 100 % la restauration de cette première station qui a coûté près de 10 000 €. Celle des treize autres devrait approcher au total les 80 000 € et pourrait être financée par des subventions mais aussi des dons auxquels il sera sans doute fait appel. La première station restaurée sera exposée dans le cloître de Sainte-Anne d'Auray dans un mois (mai-juin 2018) et ce durant tout l’été afin de sensibiliser les pèlerins et le grand public à sa restauration, mais aussi susciter quelques dons pour espérer un repositionnement des quatorze stations pour début 2019.

(*) La métallerie et ferronnerie d’art Bournigal existe depuis 32 ans. Elle a participé à des chantiers de restauration prestigieux comme celui du château de Suscinio ou encore de la cathédrale de Quimper…